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Ce que je crois...

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11 mars 2009

Fermeture de ce blog

C'est avec un petit pincement au coeur que je rédige ce dernier billet sur ce blog...

Canalblog m'était apparu à l'origine un bon choix en raison de sa simplicité d'utilisation. Mais simplicité va de paire avec rusticité, et je n'y trouve plus aujourd'hui les fonctionalités auxquelles j'aspire.

Vous me retrouverez donc désormais à l'adresse http://politique-liberale.blogspot.com/

J'y ai transféré l'intégralité des billets. Seuls vos commentaires n'ont pu être retranscrits. Un lien au bas de chaque billet vous permettra cependant de revenir ici pour les consulter.

Pour plus de commodité, je vous demande de bien vouloir déposer vos éventuels nouveaux commentaires sur le nouveau site.

Merci d'avance, et j'espère vous retrouver aussi nombreux à ma nouvelle adresse...

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6 mars 2009

Tous fonctionnaires...

La presse et les médias nous ont abreuvé pendant plus d'un mois de commentaires et de reportages, autant dithyrambiques que partiaux pour la plupart, au sujet des évènements que vient de vivre la Guadeloupe, mais à mon avis sans jamais aborder le problème le plus crucial que pose, non pas le mouvement en lui-même, mais la solution qui a été mise en oeuvre.

Et comme la Martinique a emboîté le pas de sa soeur caraïbe, que la Réunion vient d'enclencher son propre mimétisme, et que vraissemblablement les mêmes causes produiront les mêmes effets, c'est à dire que les "solutions de sortie de crise" seront sans doute, dans les deux cas, de la même eau qu'à Basse Terre, le phénomène ne fera qu'empirer.

On a entendu de nombreuses prises de positions, de nombreuses pseudo-explications, dont certaines contradictoires, en fonction notamment du positionnement politique de ceux ou de celles qui réagissaient dans les médias, journalistes ou hommes et femmes politiques.

Pour ma part, n'étant pas un spécialiste de l'économie des DOM-TOM, je me garderai bien de me prononcer sur les motifs profonds qui ont engendré le mouvement de grève et les manifestations de grogne qui ont enflammé ce département français pendant un mois et demi. Je ne me prononcerai évidemment pas plus sur leur bienfondé, et je me contenterai de dire ce qu'ils m'ont inspiré au long cours, au travers de ce que les journaux et la télévision nous ont distillé, c'est à dire au travers du prisme déformant de ces "faiseurs d'actualité" pas plus objectifs dans cette affaire qu'ils ne le sont habituellement, et donc avec toutes les réserves qu'il convient d'y mettre.

Tout d'abord, il m'est apparu évident, dans les reportages que j'ai pu voir, qu'il existe là-bas un problème social qui s'appuie sur deux pôles : un chômage éminemment plus important et un coût de la vie beaucoup plus élevé (de l'ordre de 40 % si j'ai bien compris) qu'en Métropole. Raison d'un "sur-salaire" de 40 % au bénéfice des fonctionnaires métropolitains en poste en Outre-Mer, "prime" qui pourrait bien, du reste, être contre-performante en ce qu'elle serait de nature à maintenir des prix élevés...

Ces deux facteurs seraient, nous dit-on, la base du problème. Je n'en suis pas si sûr : à entendre les vociférations de nombre de manifestants interrogés, il m'est apparu plus évident encore que cet état de fait n'avait servi que de détonateur, et que l'explosion était due essentiellement à la rancoeur des populations autochtones (si l'on peut dire, car issues de l'esclavage) à l'encontre des "Békés", c'est à dire de la classe dominante (économiquement et politiquement si j'ai bien compris) composée essentiellement des descendants des colons.

Cette impression, ressentie à l'écoute de beaucoup de commentaires de la population noire interrogée lors des reportages, vient d'ailleurs recouper ce qui m'a été relaté par plusieurs personnes de mon entourage qui avaient fait là-bas des voyages de villégiature, et qui m'avaient toutes rapporté que les populations noires donnaient le sentiment de n'avoir pas "tourné la page" de l'esclavage, et que leur rancoeur à l'égard de "l'homme blanc", et donc du "Béké" comme du Métropolitain, était demeurée entière. Encore une fois, je ne fais que rapporter des propos entendus, et dire ce que j'ai ressenti devant mon poste de TV. Ce n'est en aucune façon un jugement de valeur.

La question subsidiaire que je me suis posée, et que je me pose toujours à l'heure qu'il est, est de savoir s'il est pertinent de traiter ces territoires français situés à l'autre bout du monde de la même manière que s'ils étaient à quelques encâblures de la capitale. La départementalisation, telle qu'elle a été menée, n'était-elle pas, par nature, le germe des difficultés que connaissent ces îles aujourd'hui ? Ne serait-il pas plus pertinent de prendre pleinement en compte leurs spécificités, et celles de l'économie locale ? Est-il pertinent de ravitailler ces départements-là depuis la Métropole, c'est à dire à 8000 Km de distance, au lieu de le faire depuis le continent américain, situé beaucoup plus près ? Et pourquoi ne pas développer localement la production des biens de consommation chaque fois que c'est possible ? Je pense par exemple aux cultures vivrières. J'insiste sur le fait que ce ne sont là que des questions. Je n'ai pas les réponses. Mais ces questions-là sont en elles-mêmes importantes.

Beaucoup de mes lecteurs vont se demander, à ce stade, pourquoi j'ai "pris la plume" sur un sujet qui ne m'inspire que des questions, quasiment aucune réponse, et même aucune prise de position. J'y arrive.

Ce qui me choque le plus dans cette affaire, ce ne sont pas les troubles, le mouvement de grève, les manifestations (même si des exactions autant impordonnables qu'inutiles ont été commises "des deux côtés"), la manière dont les négociations ont été (mal)menées par le gouvernement comme par le patronat, ni même le ton carrément subversif et guerrier des slogans utilisés par le LKP. Tout ceci est plus que regrettable, et à certains égard condamnable, mais malheureusement habituel, même en Métropole, quand (c'est devenu la règle) un mouvement de revendication syndical ou social se transforme en combat politique.

Non, ce qui me heurte et qui est d'une gravité dont personne ne semble être encore conscient, c'est la nature de la solution qui a été trouvée. Car, mine de rien, il s'agit tout simplement d'un changement de régime. Pour la première fois dans l'histoire de la République Française, l'état se substitue aux entreprises dans le paiement d'une partie du salaire.

Ce n'est pas anodin, et c'est même un cataclysme politique. Quand j'ai entendu la revendication, je me suis dit, naïvement confiant, que nos dirigeants n'allaient certainement pas être suffisamment fous pour aller dans cette direction, et qu'ils allaient refuser tout net. Au lieu de ça, Yves Jego accepte, puis rappelé et désavoué par François Fillion, fait marche arrière, avant que, quelques nuits d'émeutes plus tard, le même François Fillion ne "mange son chapeau" et n'accepte, partiellement certes, mais accepte quand même les "exigences" des insurgés.

La valse-hésitation, en elle-même, n'a plus rien de choquant. On a maintenant l'habitude de voir nos fanfarons de Matignon ou de l'Elysée dire tout et faire le contraire de tout. Mais ce qui l'est, choquant, c'est la nature de l'accord conclu.

Car, de quoi s'agit-il exactement ? Les Guadeloupéens demandaient, depuis l'origine des troubles, un rattrapage de 200 € des "bas salaires" (1,6 fois le Smic quand même !), au motif de la chèreté de la vie locale. Jusque là, rien de choquant avant analyse : il s'agissait d'une revendication comme on en a entendu des centaines, justifiées ou non, peu importe sur le fond.

Mais le Medef local se refusant catégoriquement à cette augmentation des salaires, les émeutiers se sont mis à "exiger" que l'Etat Français paie ce que les entreprises ne voulaient pas payer. C'est cette "exigence" que Jego a eu l'imprudence d'accepter à demi-mot, avec le désaveu de Fillion suivi de, finalement, l'acception de ce dernier. Les 200 € en question seront versés, à raison de 100 € par l'état, à raison de 50 € par les collectivités locales (ce qui fait donc 150 € par mois sur des fonds publics), et seulement à raison des 50 € restants par les entreprises. Encore que toutes n'ont pas accepté cet accord. On peut donc craindre que les choses n'empirent encore...

On ne peut pas imaginer un instant que Matignon ait donné son feu vert sans l'accord de l'Elysée, et c'est donc in fine Nicolas Sarkozy, ce Président qu'on nous présente comme un libéral forcené, qui a fait basculer la République dans un gouffre collectiviste que je prévois sans fond.

Car n'en doutons pas, la Martinique et la Réunion suivront la Guadeloupe et exigeront le même traitement. Et, demain, pourquoi pas la Bretagne ou le Pas de Calais, où le taux de chômage et supérieur à la moyenne nationale, et pourquoi pas l'Ile de France où les prix sont plus élevés qu'ailleurs ? Et pourquoi se limiter à 200 € ? Et pourquoi se limiter à 1,4 fois le Smic (c'est finalement sur cette base que l'accord est intervenu en Guadeloupe) ? Il est bien évident que cette somme apparaîtra rapidement comme insuffisante, voire ridicule, aux yeux de tous ceux qui ont des fins de mois difficiles, y compris quand c'est à cause de leur propre mode vie ? Où s'arrêter, quand la machine est en route et quand le sentiment est cultivé qu'il suffit de descendre dans la rue pour obtenir quelque chose ?...

Après le déficit incontrôlé de la Sécurité Sociale; après le déficit pas plus contrôlé du budget de l'état; après le droit opposable au logement; après les subventions pharaoniques accordées aux secteurs en difficulté; après autant de postures propres à conforter le sentiment que l'état peut tout financer, et que les finances publiques sont inépuisables; une fois installées les habitudes du recours systématique à ces finances publiques pour boucher les "trous" de mauvaise gestion, que ce soit dans les entreprises, dans les administrations, ou pire encore chez les particuliers (voir pour s'en convaincre les statistiques du RMI et de l'assurance chômage. Voir surtout leurs durées moyennes d'indemnisation); après toute cette gabegie institutionnalisée, gageons que nous baignerons rapidement dans un système où l'état ne cessera de subvenir aux besoins les plus divers et variés, en donnant d'une main ce que, bien entendu, il sera bien obligé de reprendre de l'autre. Et où l'état sera donc, de facto, celui qui décidera à qui donner, et combien donner.

Ce système porte un nom : cela s'appelle le collectivisme. De l'Union Soviétique à ses pays "satellites", de Cuba à la Corée du Nord, et à la Chine avant qu'elle ne prenne un virage salutaire qu'elle n'a pas encore terminé de négocier, on sait tous pourtant que ce système ne conduit qu'à la misère, et accessoirement à la dictature.

Bien sûr on n'en est pas encore là. Bien sûr je vais me faire traiter de tous les noms en évoquant ce spectre. Bien sûr ce n'est pas dans les intentions de nos dirigeants. Bien sûr on n'a fait que mettre une première phalange dans l'engrenage...

Mais cette phalange-là y est bel et bien, et le risque est énorme sur le plan politique. Il ne l'est pas moins sur le plan des mentalités. Car elles sont hautement maléables, surtout dans le sens du moindre effort. Et l'expérience a prouvé à maintes reprises qu'il était difficile, voire souvent impossible, de revenir en arrière. Le candidat Sarkozy avait dénoncé la "culture du RMI" et avait prôné la "valeur travail". Le président qu'il est devenu institutionalise aujourd'hui la culture de l'assistanat et dénie les valeurs telles que l'indépendance et la liberté inhérentes à la propriété privée, notamment celle des entreprises. Quelle sera la marge de manoeuvre d'une entreprise privée dans laquelle l'état prendra en charge une part non négligeable de la masse salariale ? Quelle sera sa liberté de gestion ? Quelle pourra être sa politique en matière d'emploi ?

Nous sommes tous, depuis longtemps, des employeurs indirects compte tenu de la masse salariale de la fonction publique, que nous finançons par nos impôts.

Demain, nous serons tous à moitié fonctionnaires. Et combien de temps encore pourra-t-on dire "à moitié" ?

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2 mars 2009

Heureux anniversaire

Une fois n'est pas coutume : je vais aujourd'hui écrire un billet pour dire que je suis content ! Ca en étonnera peut-être certains, qui ont plus l'habitude de lire sous ma plume des "coups de gueule"...

Mais j'ai un anniversaire à fêter, et un anniversaire heureux : celui du réseau LHC !

Il y a un an, en effet, que Roman Bernard, de Criticus, a créé avec Lomig, de Expression Libre, un nouveau réseau de blogueurs. Je connaissais l'existence de plusieurs de ces réseaux, et je n'avais alors adhéré à aucun. Pourquoi ?

Essentiellement parce que je suis un individualiste convaincu, les habitués de "Ce que je crois" le savent bien. Même si je sais que "l'Union fait la Force", je sais également que la fusion crée le flou, et que se mélanger avec d'autres, de si bonne qualité soient-ils, est susceptible de créer un "écran de fumée" qui masque les détails de sa propre personnalité. Si j'avais adhéré, par exemple, aux Kiwis, j'étais vu immédiatement, de facto, comme un Kiwi, et beaucoup moins comme moi-même, avec mes spécificités propres.

Alors, quand Roman m'a contacté, dans les toutes premières heures de son nouveau réseau, pour me demander d'y adhérer, ma première réaction fut de dire "non". Et puis je suis allé lire la charte LHC, j'ai relu sous ce nouveau jour plusieurs articles de "Criticus" et plusieurs autres de "Expression libre", j'ai lu également la lettre d'intention de Lomig (Roman n'avait pas encore publié la sienne), et j'ai eu l'impression de découvrir quelque chose de nouveau.

Visiblement, LHC naissait, non pas comme un Nième cercle nombriliste et uniquement destiné à faire la promotion de ses membres, mais prenait le contrepied, justement, de ces deux défauts, défauts que je reprochais aux réseaux existants.

Les trois valeurs de base que défend la Charte LHC sont, de plus, trois valeurs pour moi fondamentales : liberté d'expression, humanisme et esprit critique devraient être, de mon point de vue, les trois pilliers qui devraient soutenir la ligne éditoriale de tout blog digne de ce nom. Malheureusement, trop de blogueurs se passent allègrement de l'une ou de l'autre, voire des trois à la fois. Afficher clairement le parti pris de les respecter me semblait une posture très séduisante.

Et puis l'offre qui m'était faite était flatteuse, et je reconnais bien volontiers que ça a joué dans ma décision. C'est donc finalement avec enthousiasme que j'ai donné mon accord.

Quelques jours seulement plus tard, j'ai reçu un nouveau courriel du même Roman, qui me proposait d'entrer au "comité directeur" du réseau. Et là, j'ai su que quelque chose d'important venait de se produire pour moi. C'est sans hésiter, cette fois, que j'ai accepté l'honneur qui m'était fait. Car je me sens plus naturellement "acteur" que "spectateur", et assumer des responsabilités au sein du réseau était pour moi une perspective heureuse.

Un an plus tard, quel est le bilan ?

Sur le plan personnel, je n'ai jamais eu la moindre raison de regretter ma décision. Je regarde très peu les statistiques de mon blog. Je ne sais pas trop si mon "audience" a augmenté, et encore moins si son éventuelle progression est due à mon appartenance à LHC.

Ce que je sais, par contre, quand j'écris un billet, c'est qu'il aura toutes les chances d'être lu par des gens qui ont toute ma sympathie d'une part, et d'autre part par des gens qui ne partagent pas forcément mes idées (c'est peut-être pour leur "parler", plus qu'à ceux qui pensent comme moi, que j'écris) mais qui viendront quand même me lire, encouragés en celà par la qualité des blogs LHC.

Et sur le plan du réseau lui-même, le mot qui me vient naturellement à l'idée est celui de succès. Pas seulement par le nombre de ses membres (nous sommes 30 aujourd'hui), pas seulement sur le plan de l'audience, grandissante, mais aussi et peut-être surtout sur le plan de la qualité des contenus et celle des relations entre les membres.

Trop éloigné géographiquement de la capitale pour participer aux rencontres LHC parisiennes, je n'en ressens pas moins la chaleur et l'enthousiasme des relations qui se nouent, et que j'ai le sentiment de partager à distance.

Politiquement, une majorité d'entre nous sont des libéraux, mais nous comptons aussi nombre de non-libéraux, et c'est ainsi que notre réseau se rit du traditionnel et imbécile clivage gauche-droite, et que le réseau est un espace de discussion et de débats tout à fait enrichissants.

Pour résumer, j'ai tout simplement envie de prononcer le mot de réussite. Sans oublier ceux du plaisir d'en être et du bonheur d'y participer.

Vous trouverez une évocation de cet heureux anniversaire sur le portail du réseau.

À lire aussi, les articles de Criticus, d'Aymeric Pontier, de Libertas, de Lolik, et de Lomig.

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25 février 2009

La République des Blogs à Lille

RDB

La République des Blogs lilloise est renée de ses cendres le 28 janvier dernier. Nous étions 7 à nous y retrouver, et c’est déjà un bon début. Mais c’est insuffisant, et surtout assez étonnant : les blogueurs du Nord Pas de Calais seraient-ils si frileux, ou tant désireux de se cacher derrière leurs claviers ?...

Allez, soyons positifs ! Nous espérons bien que l’évènement créera la dynamique, et nous vous attendons nombreux lors de la prochaine édition.

Elle est fixée au

mercredi 18 mars 2009 à partir de 19h30

Le lieu est inchangé :

Restaurant Le Dracir
12 rue Léon Trulin
à Lille

L'endroit est sympa, ceux qui on répondu "présent" la dernière fois le sont aussi, et les rencontres sont forcément fructueuses.

Au 18 mars, donc.

Les blogueurs extérieurs à la région Nord PdC sont bien évidemment les bienvenus aussi. C'est à dessein, par exemple, que nous avons choisi une date différente de l'édition parisienne. Avis aux amateurs...

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24 février 2009

Comment partager le gâteau ?

Dans un récent billet, j'ai annoncé que j'allais écrire un billet sur le sujet du partage des richesses. Je vous livre aujourd'hui le résultat de ma réflexion.

Tout d'abord, une évidence : le revenu du capital n'est pas indu. Investir son argent dans une entreprise, c'est par définition prendre un risque (celui de le perdre, rien que çà), et il est tout à fait naturel que ce risque soit rémunéré. C'est la raison d'être de ces dividendes d'actionnaires, tant décriés ces temps-ci où l'anticapitalisme primaire est de mise, sans aucun raisonnement cohérent d'ailleurs. Besancenot a un boulevard devant lui. C'est un véritable désastre intellectuel.

Ensuite, il faut avoir une idée bien claire de ce qu'est la valeur ajoutée et de la manière dont elle peut être répartie.

La valeur ajoutée est, schématiquement, la différence entre le prix de revient (achats de matières premières et coûts de fonctionnement) et le prix de vente (le chiffre d'affaires).

Dans le fonctionnement d'une entreprise, il y a trois types d'intervenants :

- le propriétaire (les actionnaires dans les grandes entreprises) qui apporte son propre capital

- les prêteurs (banquiers ou autres) qui apportent les fonds nécessaires à l'activité

- les salariés qui apportent leur travail

Parmi ces trois catégories, deux sont rémunérées forfaitairement par contrat : les intérêts d'emprunt vont aux prêteurs, et les salaires vont aux salariés. Dans les deux cas, il n'y a aucun risque encouru, et la rémunération est certaine quelle que soit la santé de l'entreprise. Au risque près de la faillite, dans laquelle tout le monde est perdant...

Le propriétaire, par contre, se rémunère (sous forme de dividende quand il est actionnaire) sur les profits, c'est à dire sur ce qui reste de la valeur ajoutée après paiement des deux autres catégories et des impôts et taxes. Ce qui signifie mathématiquement qu'il n'a de rémunération que s'il reste quelque chose... En outre, n'oublions pas les aléas boursiers. Les valeurs boursières, c'est à dire la valeur des capitaux investis en bourse, ont "fondu" de moitié en quelques mois ! D'accord, ça ne marche pas toujours dans ce sens-là ! Mais un salarié accepterait-il quelque chose de similaire ? Dans le bon sens, sans doute, mais dans l'autre, certainement pas !

Pour en revenir au schéma que j'ai brossé plus haut, il y manque un élément important, vital pour la pérénité de l'entreprise, à savoir les investissements. Car si l'on veut que l'entreprise perdure, non seulement il faut des clients qui achètent les produits, non seulement il faut des salariés qui fabriquent ces produits, non seulement il faut des banquiers qui financent les achats, mais encore faut-il que l'outil de travail soit maintenu en bon état, et qu'il évolue en fonction des techniques, des attentes de la clientèle, et de ce qui est proposé par la concurrence, tant en termes de qualité qu'en termes de coûts, c'est à dire de prix de vente.

Le schéma ci-dessus indique clairement que le seul poste sur lequel l'investissement peut être financé, ce sont les profits. Ce qui revient à dire que son financement vient en déduction du dividende de l'actionnaire.

Certains diront qu'il manque également, dans ce schéma, les organismes sociaux, dont les cotisations dites "patronales" sont un poste important de dépenses pour l'entreprise. C'est à dessein que je n'en ai pas parlé. Dans mon esprit, ces charges sociales patronales font partie intégrante du salaire. Le vrai montant du salaire est constitué par le salaire brut augmenté de ces charges soi-disant "patronales". Et la présentation absurde de la feuille de paie n'a pour conséquence que d'occulter aux yeux du salarié le coût réel de son poste, et de lui faire perdre de vue le montant de sa véritable rémunération. Les charges, si elles n'existaient pas, seraient autant de salaire qu'il pourrait gagner en plus. Mais combien en sont conscients ?...

Comme on le voit, le profit de ne se partage pas : il est réparti par avance et contractuellement entre les acteurs de l'entreprise. Et quand notre Président de la République, l'autre jour, avance son idée de partage des profits selon sa règle des "trois tiers", il s'agit d'une hérésie économique qui ne résiste pas à la plus élémentaire analyse...

Pourtant, j'ai dit et je maintiens que l'idée n'est pas idiote. Où est l'erreur ?

C'est que l'interprétation qui en est faite, de cette idée, est largement fausse. Il a parlé des profits, pas de la valeur ajoutée ! Il s'agirait donc, selon lui, de répartir en trois parts ce qui reste de la valeur ajoutée après paiement des salaires (et donc des charges, je n'y reviens pas) et des coûts de fonctionnement (intérêts d'emprunts et autres).

Et j'ai dit que l'idée était bonne. Pas que le calcul était exact. Et encore moins que la mesure était juste. La répartition qui existe aujourd'hui de ce "gâteau résiduel" est très largement en faveur des salariés. Je vous invite pour vous en convaincre à relire cet article du Monde qui l'explique fort bien.

Selon cette étude, et en moyenne sur l'ensemble des entreprises françaises, les salariés reçoivent 61 %, les investissements 32 % et les actionnaires 7 %.

En outre, il paraîtrait totalement anormal, et pour tout dire parfaitement inacceptable, que cette répartaition soit fixée autoritairement par la loi. Une entreprise est la propriété privée de ses actionnaires. Le respect du droit de propriété suppose la liberté de gestion et une telle disposition serait à mon sens tout simplement anticonstitutionnelle en ce qu'elle irait à l'encontre de l'exercice de ce droit. Les juristes me reprendront peut-être...

Par contre, l'idée selon laquelle la rémunération des salariés pourrait tenir compte des résultats de l'entreprise me parait, elle, une très bonne idée.

Les résultats de l'entreprise, bons ou mauvais, sont la conséquence des efforts de tous : les actionnaires qui engagent leurs capitaux, les dirigeants qui prennent les décisions stratégiques, les cadres et agents de maîtrise qui gèrent au mieux leurs départements respectifs, les techniciens qui font les efforts nécessaires pour que le travail rendu soit de qualité, les "cols blancs" qui gèrent les contingences administratives, etc...

Non seulement il me paraîtrait normal que chacun, à son niveau, profite du résultat de ses efforts, mais encore une telle forme de rémunération ne pourrait être qu'une motivation efficace pour la bonne marche de l'entreprise, c'est à dire pour ses performances, et donc pour ses résultats commerciaux, et donc pour l'emploi. Tout est lié.

Cette idée n'est pas neuve. Elle s'appelle la participation, et elle existe déjà dans un certain nombre de secteurs.

Mais cette participation, une idée du Général De Gaulle en son temps, reste une part très marginale de la rémunération là où elle existe, et a besoin d'un "coup de jeune". Pourquoi ne pas imaginer d'incorporer purement et simplement dans le salaire lui-même une part des résultats ? Pourquoi ne pas moduler le salaire en fonction de ces mêmes résultats ? Il faudrait alors partager, non pas les seuls profits, mais la valeur ajoutée elle-même, selon un plan de répartition à définir entreprise par entreprises et par un accord interne, entre salariés, investissements et actionnaires.

Le salaire fixe, non lié aux résultats, serait inférieur à ce qu'il est aujourd'hui, mais ces accords de participation "nouvelle formule" viendraient s'y ajouter, soumis évidemment au même traitement que le salaire de base en terme de cotisations, pour au final former un revenu plus conforme à la logique. Il en résulterait sans aucun doute une meilleure implication des salariés dans la bonne marche de leur entreprise, et une diminution radicale de cette impression qu'ils ont souvent d'être "exploités", en regard de la rémunération du capital.

Il ne s'agit là que d'une idée brute, à étudier et à débattre. Mais je suis convaincu que c'est la voie vers une meilleure compréhension du capitalisme par ceux qui aujourd'hui on tendance à s'y opposer, le plus souvent par ignorance et par manque d'implication.

Le capitalisme entrepreunarial est le meilleur garant du progrès social comme du progès technique. Encore faut-il qu'il soit compris par tous ses acteurs, et que chacun y trouve sa place sans avoir le sentiment d'en être victime.

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19 février 2009

Comment mettre 2,6 milliards à la poubelle ?

Mercredi 18 février a eu lieu à l'Elysée un "sommet social" au cours duquel le Président de la République et le Premier Ministre ont reçu les "principaux" syndicats de salariés d'un côté et la patronne du Medef de l'autre. Quatre heures durant, ce beau monde s'est évertué à déterminer comment faire croire aux Français "les plus défavorisés", entendez ceux qui sont le plus susceptibles de mettre la pagaille, qu'ils allaient faire quelque chose pour les aider.

Car ne soyons pas dupes : personne n'a intérêt à ce que la situation sociale en métropole ressemble à court ou moyen terme à ce qu'elle est aux Antilles. Et c'est pourtant le risque que nous courons si tout le monde continue à dire n'importe quoi, et surtout des mensonges, comme ça se produit notamment depuis le début de la crise économique, laquelle, je le répète, n'a pas commencé avec la crise financière, mais était bel et bien une réalité plus ou moins dissimulée depuis de longs mois quand cette dernière a éclaté...

Les syndicats n'ont pas plus intérêt que le patronat ou le gouvernement à une situation de type insurrectionnel que, par défintion, ils ne contrôleraient pas, et qui pourrait même en venir à contester leur légitimité, légitimité toute relative et ils le savent parfaitement. Aussi ont-ils tout intérêt à "jouer le jeu", ce qu'ils font même sils font mine du contraire.

Depuis des années, on s'évertue à mentir à tout le monde, et à faire croire que tout est possible. Or, en temps de crise, non seulement tout n'est pas possible, mais ce qui l'était en temps de croissance est souvent devenu impensable. Et pourtant, les habitudes sont prises, et une part importante de la population ressent comme tout à fait naturels des comportements économiques totalement aberrants.

C'est ainsi qu'il est vain d'espérer faire comprendre à un RMiste que l'allocation qu'il perçoit chaque mois, en ce qu'elle ne correspond à aucune production de richesse, est un non-sens économique qui ne peut que conduire à une dégradation de l'activité, donc à un recul de l'emploi, et donc qu'elle est un des éléments qui le condamnent à rester allocataire de ce même RMI pendant de longs mois. Qu'en d'autres termes, le RMI (ou le RSA, sa version aggravée) crée une bonne part de l'exclusion dont il est victime.

C'est ainsi également qu'il est peu probable de trouver sur dix personnes interrogées, 2 d'entre elles qui admettront, même au prix d'une patiente pédagogie, que le résultat net d'exploitation (les bénéfices) de l'entreprise dans laquelle elles travaillent n'est pas autant de moins sur la part du résultat brut qui leur revient (les salaires), mais que par le biais de l'investissement, il représente le meilleur gage de la pérénité de leur emploi. Et bien sûr, ne parlons pas du dividende de l'actionnaire, perçu comme une "pompe à fric" qui "vit sur le dos des travailleurs". En occultant totalement le fait que l'actionnaire est celui qui prend tous les risques sans lesquels l'entreprise, et donc l'emploi, n'existerait tout simplement pas. Et que ce risque n'est concevable que rémunéré. Envisageraient-elles, quant à elles, de travailler sans salaire ? L'actionnaire n'envisage pas non plus d'investir sans dividende, voilà tout. Pour la petite histoire si j'ose dire, il n'avait pas envisagé non de plus de voir la valeur de son investissment divisé par deux en quelques mois . C'est pourtant ce qu'il vit avec l'effondrement de la bourse.

Tout ces (manques de) raisonnements-là, très largement alimentés et entretenus par des mensonges récurrents destinés à assoir les rentes de situation des meneurs qui les profèrent, sont devenus quasi naturels, et faussent irrémédiablement le jugement d'une part non négligeable de la population.

Alors, quand un gouvernement, de manière tout à fait novatrice par rapport à ses nombreux prédécesseurs, change de discours et privilégie l'investissement, créateur d'activité et donc d'emploi, au détriment de transferts sociaux stérils, le plus souvent non financés, et donc directement producteurs de déficits publics et/ou de faillites d'entreprises, et de chômage, ce gouvernement-là est bien sûr totalement incompris, surtout si, comme en temps de crise, ceux qui entendent le discours sont aussi ceux qui souffrent. Leur réflexe devenu naturel est de demander (d'exiger peut-être) que l'on ouvre un peu plus le robinet qu'ils ont tant l'habitude de voir couler, sans se poser la question de savoir si la source n'est pas déjà tarie. Et c'est bien ce qui se passe actuellement.

Mais, je l'ai dit, personne n'a intérêt à une "explosion sociale". Et comme la colère gronde de plus en plus, que les syndicats, pourtant au fait de toutes ces questions, et que les partis d'opposition, continuent de mentir à leurs ouailles de manière éhontée et de prétendre que l'état peut tout résoudre à coup de milliards qu'il n'a pas, l'état en question n'a qu'une très faible marge de manoeuvre s'il veut éviter le pire sans y perdre trop de plumes.

C'est ainsi qu'hier, le gouvernement s'est résolu à prendre les mauvaises décisions auxquelles il se refusait depuis de longs mois. C'est du moins sous cet angle que je préfère voir les choses, plutôt que de considérer qu'il l'a fait de bon gré et non sous la pression. Car je préfère le taxer de couardise que d'incompétence. Sans pour autant être sûr de la justesse de mon analyse sur ce point...

Déjà la semaine passée, le ton avait été donné quand Nicolas Sarkozy a "sorti de son chapeau" les 1,4 milliards d'euros issus des prêts aux institutions bancaires, en indiquant qu'il allait les distribuer au lieu de les utiliser à, comme il aurait été naturel, financer les intérêts des emprunts que l'état a bien dû lancer pour prêter aux banques. Et de prétendre qu'il s'agissait d'un jeu à somme nulle ! Non, Monsieur le Président, c'est totalement faux et vous le savez bien : les intérêts payés par les banques couvrent juste ceux dûs à vos prêteurs. Et il n'est pas besoin d'avoir fait l'ENA ou HEC pour le comprendre. Encore un mensonge. Comment voulez-vous que les Français s'y retrouvent ?..

Mais hier, cerise sur le gâteau, ces 1,4 milliards se transforment en 2,6 milliards. Que le personnel s'amuse !...

Et pour quoi faire ? Pour donner l'impression de faire quelque chose, et rien de plus. Pour des mesures totalement inopérantes à très moyen terme. Quelles mesures ?

- Une prime exceptionnelle de 500 euros aux salariés qui deviennent demandeurs d'emploi à compter du 1er avril prochain et n'ont travaillé que deux à quatre mois sur les 28 derniers mois : 500 euros une fois, et ensuite plus rien du tout. Un coup d'épée dans l'eau.

- Une prime supplémentaire de 150 euros "dès le mois de juin" pour les 3 millions de familles bénéficiant de l'allocation de rentrée scolaire : même raisonnement que ci-dessus. Deuxième coup d'épée dans l'eau.

- L'attribution de bons d'achat de services à la personne, pour une valeur de 200 euros par foyer, aux 660.000 ménages touchant l'allocation personnalisée d'autonomie à domicile, aux 470.000 familles bénéficiaires du complément mode de garde, aux 140.000 foyers ayant un enfant handicapé et aux demandeurs d'emplois qui retrouvent du travail et ont besoin de faire garder leur enfant : j'ai peur de devoir me répéter. Troisième mesure inopérante au long cours.

- La suppression des deux derniers tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu 2009 pour les plus de 4 millions de foyers fiscaux de la première tranche d'imposition. Un crédit d'impôt destiné aux ménages dépassant légèrement la limite de la première tranche permettra d'étendre la mesure à 2 millions de foyers supplémentaires : Une très bonne initiative si elle était compensée par des économies à due concurrence de son coût. Mais ce n'est pas le cas. Et l'an prochain, on revient à la case départ. Sauf que le déficit s'est creusé entre temps. Les allégements d'impôts de cette année vont se transfroemr en impôts supplémentaires l'an prochain. C'est inéluctable...

Et puis des décisions que je qualifierai de pure forme :

- création d'un "fonds d'investissement social" doté de 2,5 à 3 milliards d'euros pour coordonner les efforts en matière d'emploi et de formation professionnelle. L'Etat "est prêt" à en financer la moitié : Sans doute pas complètement inutile, sauf que la formation ne fait pas les emplois. A quoi sert d'être formé s'il n'y a pas de postes à pourvoir ? On met la charrue avant les boeufs.

- information et consultation obligatoires du comité d'entreprise des sociétés de 50 salariés et plus lorsqu'une aide publique directe leur est versée. Brice Hortefeux (Travail) est chargé de préparer un décret "dans les meilleurs délais" : Une atteinte suplémentaire à la liberté d'entreprendre et de gérer son entreprise, c'est à dire une nouvelle entorse au respect du droit de propriété. Et je repose toujours la même question : pense-t-on favoriser l'embauche en mettant des freins aux licenciements ? Ce n'est pas le licenciement qu'il faut éviter, c'est l'embauche qu'il faut favoriser. Quand comprendra-t-on ça ?

En résumé, 2,6 milliards d'euros de déficits supplémentaires, jetés à tous vents, perdus à tout jamais, qui ne satisferont personne et qui ne résoudront rien... C'est le lot de toute relance par la consommation. On ne l'a toujours pas compris...

Enfin il y a les "incitations" et les "propositions", et notamment :

- encourager les branches professionnelles et entreprises à porter l'indemnisation du chômage partiel à 75% du salaire brut, par des conventions ad hoc avec l'Etat. Le gouvernement va engager des discussions avec l'Unedic pour répartir ce surcoût entre entreprises, Etat et assurance chômage : Encore une charge supplémentaire pour les entreprises et le Trésor. Vaut-il mieux, vraiment, payer du chômage partiel que d'investir et de fournir du travail ?

- engager des discussions entre partenaires sociaux sur la valeur ajoutée et le profit, sur la base des propositions d'une mission d'analyse et de concertation remises d'ici deux mois : Il s'agit, si j'ai bien compris, d'engager la discussion sur cette idée "des trois tiers" lancée la semaine dernière. L'idée est bonne, je l'ai déjà dit, mais ne peut se concevoir que dans le cadre d'une négociation dans l'entreprise, chacune d'elle étant un cas particulier, et la décision ne peut être prise qu'à la discrétion de l'employeur. Sinon, il s'agit encore une fois d'une atteinte au droit de propriété, et c'est tout à fait inacceptable.

J'ai l'intention de plancher sur ce dernier point, et de "pondre" un billet sur le sujet de la répartition des richesses produites.

D'ici là, dormez en paix, peuple de France. L'Etat veille sur vous. Mais ne rêvez pas trop quand même...

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10 février 2009

Voile, bourka, culture et communautarisme

Un article fort intéressant paru chez Criticus a vivement attiré mon attention, au sujet de la décision du Conseil d'État de ne pas accorder la nationalité française à une Marocaine au motif qu'elle portait une bourka, et plus généralement à la polémique récurrente au sujet du port du voile par les femmes musulmanes, polémique qui avait rebondi chez Mathieu L. 

Je me préparais à déposer un commentaire, qui eût commencé par ces mots : "Juste un mot en passant". Je n'avais pas l'intention, en effet, d'argumenter dans le détail, le sujet étant extrêmement polémique, et les positions des "pour" et des "contre" si ancrés sur le sujet qu'elles apparaissent souvent indéracinables. Malheureusement !

Ce "mot en passant" comportait déjà quatre paragraphes quand j'ai donc finalement décidé d'en faire ici un billet.

L'article de Criticus est très modéré, et je ne sais pas si je le serais autant que lui au prime abord. Par pragmatisme, car il a raison de dire qu'une interdiction totale du voile est impossible à faire respecter (bien que ce mot "impossible" ne soit pas français, dixit Bonaparte), par pragmatisme, donc, sa proposition de se borner à interdire que le visage soit dissimulé en public (ce qui de facto autorise le voile islamique, mais pas la bourka) est de bon sens. Elle met cependant un doigt dans l'engrenage du laxisme culturel, et le moins que j'en pense est que c'est tout à fait dommageable...

Peu importent les grandes théories ou les anathèmes, le fond du poblème est le RESPECT de notre CULTURE par TOUS les nouveaux arrivants, et la NECESSITE ABSOLUE d'exiger ce respect, y compris évidemment par la LOI.

Si, demain, lors d'un voyage touristique en Arabie Saoudite, ma femme ou ma fille décide de se ballader en bikini sur une plage, je peux être absolument certain que je ne la ramènerai pas en Europe, et qu'elle sera engeolée derechef. Et je pense que, de leur point de vue, les autorités locales seraient quelque part fondées à le faire. Même si, culturellement, une telle répression pour un acte qui me parait, à moi, si anodin, me révolterait sans aucun doute dans la situation.

"Quand on vit à Rome, on vit comme les Romains" dit le proverbe antique (Saint Augustin). Et c'est sans aucun doute en grande partie grâce à cet adage que Rome a rayonné sur le Monde d'alors pendant plus de cinq siècles (avant de succomber aux invasions dites barbares, et à leurs cultures qui ne l'étaient pas moins), et que ce rayonnement est parvenu jusqu'à nous pendant 15 siècles encore...

Les civilisations ne trouvent leur pérénité que dans la défense de leurs cultures. Et nous ne faisons pas exception à la règle. Si nous tenons à notre civilisation occidentale, nous devons IMPOSER le respect de notre culture. Même si (j'entends déjà les critiques courroucées des irresponsables tenants du multiculturalisme) nombre d'apports extérieurs ont constitué des enrichissements indéniables. Ils ne l'ont fait que dans la seule mesure où ils n'étaient pas CONTRAIRES à nos principes culturels de base. Et ce à quoi nous assistons aujourd'hui est aux antipodes de cette condition incontournable.

Je suis le contraire d'un xénophobe, et a fortiori d'un raciste. Ca ne me pousse pas à accepter n'importe quoi, n'importe quel comportement, n'importe quelle tenue vestimentaire, n'importe quel rite social. Si telle femme musulmane porte une bourka parce qu'elle y est contrainte, je me féliciterais que la loi de mon pays en interdise l'usage. Si, au contraire, elle la porte volontairement en application de ses principes religieux ou culturels, alors qu'elle la porte, mais dans son propre pays et pas ici. Sa culture est CONTRAIRE à la nôtre (et je ne parle pas ici QUE de la bourka). Si elle vit ici, c'est à elle de s'adpater, pas à nous...

Plus qu'un simple détail vestimentaire, plus même qu'une question de croyance religieuse, le voile islamique est un symbole culturel en opposition totale avec la conception occidentale des rapports hommes/femmes, au moins celle du 21ème siècle. L'Islam comporte d'ailleurs d'autres exemples d'opposition culturelle de ce type avec nos sociétés. Ces comportements ne me gênent en aucune manière dans les pays de culture coranique, où ils ne regardent que leurs habitants, mais je n'accepte pas qu'ils me soient imposés ici.

Je ne veux pas que la France devienne un "patchwork" de cultures, avec des ilôts musulmans, des îlots bouddhistes, des îlots juifs, hindous, animistes, que sais-je ? Ces "îlots" dont je parle deviennent rapidement, partout où le multiculturalisme a droit de cité, des bastions du communautarisme. Je REFUSE l'un et l'autre.

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6 février 2009

La voie (ou la voix ?) à suivre...

Le Président s'est donc exprimé hier soir, simultanément sur trois chaînes de télévision, au sujet de sa politique de relance et sous la "pression sociale" ambiante.

Dans ma réponse à un commentaire, j'avais exprimé hier mes craintes quant au contenu de son intervention. Je me sens donc moralement tenu de m'exprimer aujourd'hui à son sujet, même si rédiger un article de fond mériterait une étude plus approfondie mais trop coûteuse en un temps dont je ne dispose malheureusement pas.

Je me bornerai donc à quelques réflexions jetées pêle-mêle sur ce blog. J'imagine que les commentaires ne manqueront pas de me donner l'occasion de m'expliquer plus profondément sur le sujet si nécessaire.

Tout d'abord, je me félicite que son discours n'ait pas été le signe d'un changement de cap coupable que je n'étais pas le seul à redouter. Heureusement, la politique du gouvernement reste globalement orientée dans la bonne direction, celle d'une gestion pas trop calamiteuse (moins qu'elle pourrait l'être en tous cas), d'un investissement résolu dans l'activité, et non de la distributon d'assignats (cet argent qui n'a aucune contrepartie en termes de richesses) que réclament l'opposition et, malheureusement, une partie de l'opinion.

Cependant, et je pense sous la pression des mouvements de rue que l'on a connus très récemment, il nous a fait quelques annonces que je considère quelque peu démagogiques, sans doute dans le but, voué à l'échec, de calmer à la fois les esprits et les ardeurs combattantes de certaines victimes habilement manipulées. C'est le jeu normal, en démocratie, même si les conséquences peuvent être graves, et porter préjudice à ceux-là même sous la pression desquelles des décisions déraisonnables peuvent être prises...

Ainsi en va-t-il par exemple des ces chèque-emploi-services financés par le budget de l'état, ou de cette augmentation annoncée des allocations familiales, mesure pas plus financée que la première. A cause notamment de cette absence de financement, ces deux mesures, pour ne parler que d'elles, seront par nature inopérantes : il faudra bien un jour que quelqu'un les paie, et ce ne pourra évidemment être que les contibuables, et donc ceux qui vont en bénéficier (petitement) sur le court terme. Un coup d'épée dans l'eau dans le meilleur des cas. D'autant qu'elles ne suffiront pas à calmer les mécontents.

Les aides aux "chômeurs partiels", et aux jeunes chômeurs très mal ou pas indemnisés aujourd'hui, sont elles-aussi sujettes à caution. Qui paiera ? Les entreprises ? Dans le contexte actuel, on ne voit pas bien comment. Les contribuables ? Mais alors on en revient à la case départ... Ou les deux ? Car gageons que ces 1,4 milliard d'euros représentés par les intérêts des prêts consentis aux banques ne suffiront évidement pas à tout financer. Et il le sait parfaitement...

Restent des mesures beaucoup plus sensées et qui, elles, vont tout à fait dans le bon sens. A condition bien sûr qu'elles trouvent leur contrepartie dans des économies budgétaies dont il n'a hélas pratiquement pas fait mention..

A commencer par la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu qui, elle, apporterait un vrai "plus" au pouvoir d'achat de ceux qui sont le plus à même de relancer la consommation, et donc la production (même si la production intérieure n'en sera pas la première bénéficiaire compte tenu de l'importance des produits importés, ou ré-importés à cause des délocalisations)

A continuer par la suppresion de la taxe professionnelle : cet impôt dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est mal conçu et qu'il représente un frein à l'emploi. Il y avait longtemps que beaucoup la réclamaient, cette suppression, et que personne n'osait la faire. Evidemment, les élus locaux hurlent déjà contre cette mesure. Il est absolument certain qu'elle devra être compensée au niveau local pour permettre aux collectivités territoriales de financer leurs investissements, à laquelle cette taxe est aujourd'hui affectée. Mais on est là dans le contexte de la réforme fiscale indispensable qu'il faudra bien mettre en oeuvre, même si elle doit par nature bousculer certaines "rentes de situations" et certains immobilismes institutionnels. Le problème est bien plus vaste que la seule taxe professionnelle. Il concerne toute la gamme des prélèvements et des financements publics, aujourd'hui incroyablement exagérés et trop injustement répartis. Mais ce n'est certes pas dans l'urgence qu'il faut s'y attaquer. Dans cette optique, la suppresion de la taxe professionnelle, si elle n'est qu'un élément du puzzle, est de très bonne augure.

A noter enfin cette idée des "trois tiers", qu'il avait déjà exprimée, au sujet de la répartition des excédents des entreprises (ce qu'on appelle communément "les bénéfices"). Je resterai assez prudent à son sujet. Sur le fond, je suis assez partisan du principe, lequel consiste à "couper en trois" le résultat net : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l'investissement, et le dernier tiers pour les salariés. Sous forme de participation, évidemment, c'est à dire hors de toute augmentation de salaire et hors de tout prélèvement social. Sinon, la mesure devient quasiment caduque, le poids des charges annulant en grande partie le bénéfice de l'opération.

C'était la grande idée du général De Gaulle en son temps que de répartir une partie des bénéfices entre les salariés. Cette idée avait été mise en oeuvre, mais de manière très timide et selon moi avec deux défauts.

Primo le fait que cette participation soit bloquée sur une période assez longue et donc ne représente pas du pouvoir d'achat immédiat. Les Français n'ont pas à être incités à l'épargne : nous sommes le pays d'Europe où cette épargne "populaire" est la plus importante en volume.

Secundo le fait que le montant en soit fixé à la discrétion de l'employeur et sans concertation effective. De deux choses l'une : ou bien on considère que le chef d'entreprise est seul maître chez lui et fait ce qu'il entend du résultat financier de ses activités, et alors l'institution même de cette participation salariale est illégitime, ou bien on considère normal que les salariés, qui ont participé, c'est une évidence, aux résulats financiers dont on parle, en perçoivent une part en retour, et il devient alors normal que le montant en soit fixé d'un commun accord avec eux.

Personnellement, je serais assez d'accord, philosophiquement, avec la première proposition. Dans une entreprise, celui qui prend les risques, et celui qui paie de sa poche (sur ses biens personnels) si les choses tournent mal, c'est le propriétaire de l'entreprise, c'est à dire le patron ou l'actionnaire (dans les PME, c'est souvent le même). Il est donc normal a priori que ce soit également lui qui perçoive les bénéfices.

Mais cette position très libérale qui n'étonnera personne de ma part, doit être nuancée. Il faut être pragmatique, et constater qu'à l'évidence une part non négligeable d'employeurs ont une certaine tendance à se comporter sans considération à l'égard de leurs salariés. Je pense que cela tient au fait que les actionnaires sont de moins en moins souvent des entrepreneurs, mais des financiers qui n'ont de regard que sur la rentabilité immédiate de leurs investissements. Je le conçois parfaitement et sans restriction de la part d'un financier. Pas de la part d'un entrepreneur, dont le premier souci devrait être, et était encore il n'y a pas si longtemps dans l'écrasante majorité des cas, la pérennité de son entreprise. Or, cette pérennité passe par l'activité et les efforts des salariés. Ce n'est pas être collectiviste ou même socialisant que de le penser et de le dire. C'est tout simplement voir les choses telles qu'elles sont.

Or, une des conséquences de la manière d'opérer de ces "investisseurs non-entrepreneurs" dont je parle, c'est la non prise en compte des droits légitimes des salariés de l'entreprise. Et je ne parle pas ici des seuls droits issus de la législation, laquelle devrait n'être là que pour contrer les abus.

Le respect de la liberté des entrepeneurs, qui passe par le respect de leur droit de propriété sur leur entreprise, et donc corolairement par le respect de leur liberté d'utilisation des "bénéfices" de celle-ci quand ils existent, est la traduction naturelle et littérale de la philosophie libérale dont je me réclame haut et fort. Mais cette philosophie libérale n'est applicable dans les faits que si elle n'est pas utilisée comme un alibi pour se comporter en rapace et en prédateur. "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres", dit l'adage populaire. Eh bien ! Respecter la liberté des autres, c'est aussi respecter la valeur du travail des autres. Et ce n'est pas les considérer comme de la matière jetable (le "matériel humain", m'a dit un jour un DRH !).

Rassurez-vous, je ne suis pas devenu "gauchiste" ! Et je sais bien qu'il faut également prendre en compte les impératifs de la concurrence, et notamment de la concurrence internationale. C'est dans cette optique que je maintiens sans cesse que d'une part les rémunérations ne peuvent et ne doivent être fixées qu'en fonction des possibilités réelles des entreprises, et dans la conjoncture actuelle le moins est de dire qu'elles ne sont pas immenses, et que d'autre part les effectifs doivent être fixés au minimum nécessaire. Tout cela porte un nom : c'est de la bonne gestion. Mais il convient aussi de ne pas aller d'un extrême (sur-effectifs et salaires insupportables charges comprises) à l'autre (sous-effectif notoire et salaires de misère, voir délocalisations injustifiées).

J'en reviens à mes moutons : l'idée de la participation aux bénéfices est de mon point de vue une bonne idée. Que cette participation représente une part de la rémunération est très positif. Que les sommes issues du dispositif participatif soient disponibles immédiatement, et non soumis à cotisations sociales, ni pour le salarié ni pour l'employeur, en ferait un gain de pouvoir d'achat important.

Que la part des résultats affectée à cette participation soit fixée de concert entre employeur et employés m'apparaît indispensable.

Corolairement, que cette part soit fixée par la loi (que ce soit le tiers ou toute autre proportion) représenterait une ingérance inacceptable de l'état dans la gestion des entreprises. C'est pourquoi je pense que Nicolas Sarkozy a tout à fait raison "de mettre cette idée sur la table", parmi d'autres, et de provoquer la concertation entre patronat et syndicats, concertation dont le coup d'envoi sera donné le 18 février prochain si j'ai bien compris. Ce n'est pas à l'état de décider, c'est aux entreprises et aux représentants des salariés de se mettre d'accord.

Il n'y a plus qu'à espérer que les idéologies resteront au vestiaire lors de cette réunion, même si c'est peu probable.

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3 février 2009

Quelle relance ? Quelles mesures ? Quelle réponse ?

Juste un petit billet, aujourd'hui, pour souligner deux articles de presse qui m'ont interloqué, non pas en eux-mêmes mais en regard de leur concomitance.

Tout d'abord, l'article de Challenges qui relate le nouvel accord conclu entre les différentes centrales syndicales, aux termes duquel elles annoncent "attendre le discours de Sarkozy" pour "en apprécier la portée et en mesurer les conséquences", sachant qu'elles "[...] attendent des réponses aux revendications par l'annonce de mesures concrètes et immédiates [...]".

Ensuite, l'article de LCI qui explique comment la "prime à la casse" rencontre un très vif succès, mais bénéficie essentiellement aux modèles d'automobiles construits pour l'essentiel à l'étranger...

Concernant le "plan de relance", la position des centrales syndicales est bien connue, calquée sur celle du PS et savamment promue dans l'opinion, à savoir que les mesures annoncées par le gouvernement "sont inadaptées" (même si tous les économistes s'accordent à dire le contraire) et que la "bonne politique", conforme à l'attente des Français (attente savamment "programmée" au moyen de cette méthode Coué dont j'ai déjà parlé), serait de procéder à une relance par la consommation, en lieu et place de l'aide à l'investissement, qui est l'essence principale du plan gouvernemental actuel.

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais, non pas du plan de relance lui-même (encore de l'interventionnisme forcené d'une part, et encore le creusement des déficits d'autre part) mais de l'esprit dans lequel il est bâti, c'est à dire en visant l'investissement dans l'avenir et non les seules dépenses immédiates, inefficaces à moyen et long terme comme l'aurait dit ce brave La Palice tant c'est évident.

Tous les syndicalistes ne fustigent pas les mesures prises, et certains ont l'intelligence d'admettre qu'elles sont de bon sens, mais tous demandent des "aides immédiates au pouvoir d'achat", en supplément quand ce n'est pas à la place de ce plan.

Or, il n'est pas besoin de revenir sur l'argument parfaitement justifié des plans de relances du passé, exclusivement orientés vers la consommation et qui ont TOUS échoué. Il suffit de simplement réfléchir quelques instants avec intelligence et sans parti pris.

Creuser les déficits budgétaires pour alimenter l'investissement, c'est certes hypothéquer l'avenir et reporter sur nos enfants, on ne cesse de le répéter, la charge de nos erreurs présentes et passées, mais c'est aussi permettre à l'économie (à l'industrie, au bâtiment, aux TP, à la recherche) de se construire un avenir; c'est préparer les emplois et les bénéfices de demain. C'est aussi favoriser l'emploi au présent, les opérations lancées dès maintenant nécessitant de la main d'oeuvre, et donc permettant de distribuer immédiatement des salaires et du pouvoir d'achat. Distribuer directement des sommes égales, voire supérieures comme le réclament certains, c'est au contraire dépenser cet argent en pure perte ou presque.

D'une part, je l'ai déjà dit, ces sommes si colossales soient-elles, ne peuvent représenter pour chaque individu concerné, sous la forme d'aides directes, que des montants dérisoires et en tout cas extrêmement limités dans le temps. D'autre part, cette relance de la consommation immédiate, même si l'argument est largement réfuté par nombre de responsables syndicaux et politiques, bénéficierait essentiellement à l'importation de produits, même français, fabriqués à l'étranger. Que cet état de fait résulte d'erreurs de gestion ou d'une politique erronnée, ce dont je ne suis pas certain, ne change rien à l'affaire. Et passés un ou deux mois (le temps de dépenser les 26 milliards dont on parle), on en reviendrait à la case départ, avec un "trou" de 26 milliards supplémentaires à combler et sans que l'activité en France, et donc l'emploi, et donc le pouvoir d'achat, n'y aient rien trouvé de positif.

Et c'est justement là qu'intervient le deuxième article, celui de LCI : on y apprend que la prime à la casse, qui est un parfait exemple d'une telle "aide à la consommation des ménages", bénéficie essentiellement, en liaison avec le "bonus écologique", à la vente de véhicules neufs de petite cyclindrée (crise oblige, c'est tout à fait normal) qui pour la plupart sont fabriqués à l'étranger, où les usines ne peuvent même plus fournir la demande. La prime à la casse en France a donc participé activement à la lutte contre le chômage ... à l'étranger !

CQFD...

Que la masse des citoyens, qui souffrent de la crise pour beaucoup d'entre eux c'est évident, ne réagissent qu'au premier degré en disant en substance "je manque de pouvoir d'achat, donnez-moi des sous", c'est déjà assez affligeant, mais il est tout simplement époustouflant que des hommes et des femmes responsables, sensés pourvus d'une intelligence supérieure à la moyenne (c'est du moins l'image qu'ils et elles ont dans l'opinion), ne soient pas capables de tenir des raisonnements aussi simples, et de procéder à des constatations aussi évidentes, à la lumière qui plus est de l'expérience du passé...

A moins que tous (et toutes) ne soient pas d'une extrême sincérité et d'une extrême honnêteté intellectuelle, et qu'ils (elles) ne "surfent" tout simplement sur la vague du mécontentement de leurs ouailles pour les entraîner dans des "actions syndicales" et des défilés de rue propres à faire la démonstration de leur force, et à asseoir leurs positions dominantes ?

Voilà encore une manière de prendre le citoyen moyen en ôtage. Gageons que, quelle que soit la teneur du discours de jeudi, une ou plusieurs nouvelles journées noires son à prévoir, téléguidées par ces soi-disant responsables pour qui "négocier" signifie uniquement "satisfaire nos revendications", et qui ont sans doute déjà programmé en secret leur "réponse circonstanciée".

Il reste à espérer que nos responsables politiques ne cèdent pas au chantage. Mais en auront-ils le courage ? On en revient toujours à la même question fondamentale.

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2 février 2009

Mon positionnement sur l'échiquier

Depuis quelques temps, je lis avec intérêt, chez nombre de mes blogueurs favoris, des articles qui forment une "chaîne", chacun passant le relais à quelqu'un d'autre et ainsi de suite.

Cette chaîne est particulièrement intéressante, puisqu'elle questionne sur le positionnement politique de chacun. Intéressante, mais pas facile d'y répondre, et pour tout dire j'appréhendais un peu que quelqu'un me "passe le relais", tant il est difficile de répondre avec précision et avec honnêteté à une telle question.

Lomig m'ayant "pointé du doigt", parmi d'autres, je vais donc m'appliquer ici à le faire.

Tout d'abord, et contrairment à beaucoup, je préviens que je ne vais pas "m'intituler", comme le font beaucoup (exemple : "socialiste", "libéral ceci", "libéral cela", "bonapartiste", "royaliste", que sais-je encore ?). Ce n'est pas par coquetterie : je m'en sens tout simplement incapable. J'ai souvent dit, à une époque où je m'intéressais moins à la politique, et où en tous cas j'y avais moins réfléchi, que je n'adhérerais jamais à aucun parti politique en raison du fait que, selon moi à l'époque, aucun parti ne pouvait répondre exactement au positionnement d'un individu donné, et qu'il faudrait autant de partis que de citoyens.

J'ai bien sûr évolué depuis, mais je maintiens que le positionnement politique, pour peu que l'on y réfléchisse suffisamment et qu'on le réalise de manière honnête, est particulièrement complexe et ne peut pas cadrer totalement avec une doctrine quelle qu'elle soit.

J'ai fait en son temps, comme l'ont fait tous les membres LHC d'ailleurs, un petit test qui vise à se positionner sur une carte virtuelle sensée représenter l'évantail des idées politiques possibles. Mon résultat de ce test est édifiant, et me place nettement parmi les "libertariens", c'est à dire parmi "l'aile dure" des libéraux. Ca ne me convient pas réellement, après analyse, et je vais essayer de dire pourquoi.

Certes, je suis pétri d'un idéal de liberté, et opposé dans l'absolu à toute idée de contrainte du pouvoir politique sur l'individu, à tout interventionnisme dudit pouvoir, et à tout ce qui est de nature à déposséder l'individu-citoyen de son libre arbitre et de sa liberté d'agir en tous domaines. En ce sens, et loin de moi l'idée de m'en cacher ou d'en minimiser l'intensité : je suis, foncièrement un libéral.

Cela signifie, comme je viens de le dire, que je dénie au pouvoir politique, c'est à dire à l'Etat, la légitimité de prendre quelque décision que ce soit en désaccord avec le citoyen, que je place les intérêts dudit citoyen, en tant qu'individu, très au-dessus de ceux de la société, en tant que groupe, et que je considère que l'Etat n'a de légitimité que pour garantir aux citoyens le plein exercice de leurs libertés. Cela suppose évidemment de garantir leur sécurité, et donc cela légitime l'usage de la force à cet effet. Je fais ainsi parfaitement mienne la formule selon laquelle "l'Etat est le seul dépositaire de la violence légitime", dans le cadre strict de sa seule mission décrite ci-avant.

Si j'en restais à ce positionnement que je qualifierais de "primaire", je laisserais sur leur faim beaucoup de mes lecteurs, qui sans doute ne comprendraient pas pourquoi le terme de "libertarien" ne me convient pas tout à fait.

C'est que nous ne vivons pas dans un concept virtuel mais dans une réalité tangible. Et dans cette réalité, les positions rêvées ne correspondent pas totalement aux situations vécues. Plusieurs de mes amis libéraux s'en tiennent volontiers à la doctrine que je viens de décrire brièvement. Ce sont eux que l'on appelle les "libertariens".

Quant à moi, esprit scientifique aidant, à chaque fois que je défends une idée, je me pose immédiatement la question de savoir si elle est réalisable dans le concret. Et c'est là que je diffère sensiblement des libéraux idéalistes, et que je me rapproche plus des libéraux "utilitaristes", ceux qui admettent certaines dérogations à leur principes dans un but "utilitaire", c'est à dire pour permettre la mise en oeuvre concrète d'une politique "la plus libérale possible", pour faire court.

Une restriction cependant, et de taille : cette éventuelle concession n'a de sens que temporaire. Il s'agit seulement de prendre le temps nécessaire à la modification des structures de la société, le but à atteindre étant dans tous les cas, à tous les niveaux et sur tous les sujets, une libéralisation complète.

Dernier point que je veux aborder ici : mon positionnement par rapport à l'échiquier politique établi.

Primo, je me refuse à chercher à me déterminer comme "de droite" ou "de gauche" : ça ne veut, à mon sens, strictement rien dire. Personne n'a été capable jusqu'ici de me donner de définitions fiables de ces deux termes. Et quand on me traite d'homme "de droite", comme cela arrive souvent du fait que je combats les idées constructivistes et interventionnistes de partis comme le PS, pour ne citer que lui, ça a le don de me déplaire superbement. Si la "droite" française état libérale, nous aurions sans doute moins de difficultés socio-économiques...

Secundo, s'il est parfaitement évident que les positions des partis d'obédience marxiste ou keynésienne sont le plus souvent à l'opposé des miennes, les partis qu'ils combattent ne répondent pas non plus à mes attentes, loin s'en faut. J'ai mis une certaine confiance dans le Président de la République actuel lorsqu'il n'était que candidat, et que son programme me semblait au minimum aller dans le bon sens. Mais force est de constater que la politique qu'il mène aujourd'hui n'a rien de libéral, et qu'il mérite presque la caricature de "socialiste de droite" que lui collent certains. Quant à ces partis qui se disent "centristes", et qui de fait ne savent pas trop de quel côté ils doivent pencher en fonction de leurs propres intérêts bassement électoralistes du moment, il n'est pas moins évident que je ne m'y reconnais pas plus...

De fait, aucun parti politique crédible sur l'échiquier actuel n'incarne de près ou de loin les idées qui sont les miennes, et nous ne sommes certes pas sur le chemin, dans la conjoncture actuelle qui pousse à tant d'interventionnisme partout dans le monde, de voir les choses changer.

Mon penchant "utilitariste" me conduit cependant à préférer ceux qui prônent la responsabilité et le travail à ceux qui prêchent l'assistanat. Etre libéral, c'est bien sûr se battre pour la liberté de l'individu, mais il n'y a pas de liberté sans responsabilité, et l'irresponsabilisation du citoyen conduit inexorablement à son asservissement, de fait sinon de droit...

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